La dyslexie

Comme évoqué dans l’article Les troubles de l’apprentissage, nous allons mettre en lumière les spécificités de quelques troubles de l’apprentissage les plus courants : différents troubles DYS et le TDA-H vont vous être présentés, au travers de plusieurs articles, sur notre blog. Nous allons commencer cette série d’articles en évoquant le trouble de l’apprentissage le plus connu : la dyslexie.

 

La dyslexie est un trouble d’apprentissage d’origine neurologique, et plusieurs études suggèrent qu’elle est héréditaire. Les personnes présentant une dyslexie ont des difficultés à décoder les mots écrits et cela influence leurs capacités de lecture.

Il existe trois types de dyslexies : la dyslexie phonologique, la dyslexie de surface et la dyslexie mixte.

  • La dyslexie phonologique est une difficulté à « déchiffrer » les mots.
  • La dyslexie de surface est une difficulté à reconnaître un mot dans sa globalité.
  • La dyslexie mixte associe les deux types de dyslexie.

 

Les symptômes de la dyslexie :

 

  • Des erreurs d’identification des lettres ;

 

  • Des confusions auditives entre des sons similaires (p/b, t/d, s/z) et des mots avec des prononciations voisines (ex. : pain/bain) ;

 

  • Des omissions auditives (ex. : « chage » au lieu de « charge », « pote » pour « porte ») ;

 

  • Des confusions visuelles entre des lettres de formes similaires (f/t, n/r, p/q, b/d), des syllabes (ua/na, ul/lu) et/ou des mots présentant des similitudes (ex. : fache/tache) ;

 

  • Des inversions du sens des lettres d’un mot (ex. : « fir » au lieu de « fri », « bra » pour « bar », « cra » pour « car »), ou encore des inversions ou fusions de mots (ex. : « quarantan » au lieu de « quarante ans ») ;

 

  • Des ajouts de lettres dans des mots (ex : “concocter” devient “concoqueter”)

 

  • Des problèmes de mémorisation d’éléments perçus visuellement qui a pour cause la perturbation de la mémoire de travail, qui stocke l’information.

 

Les personnes atteintes de dyslexie ont habituellement plus de facilités à l’oral qu’à l’écrit, et éprouvent moins de difficultés à raisonner en mathématiques qu’en français.

 

Source : page ameli.fr

 

Que voit une personne dyslexique lorsqu’elle lit ?

 

La dyslexie se présente comme une forte pression visuelle qui pousse à voir des lettres ou des mots en désordre, des lettres inversées ou mélangées. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les personnes atteintes de dyslexie, car il y a de nombreux cas différents de dyslexie. La plupart des dyslexiques déclarent voir les mots distordus, des lettres coupées ou des lettres en mouvement constants.

 

Ce que certains dyslexiques disent voir :

  • lettres ou mots à l’envers
  • des mots en mouvements
  • difficultés à différencier des lettres similaires (b, d et p, q)
  • incapacité à connecter les lettres avec les sons

 

Voici un simulateur de dyslexie, réaliser par Psynap6, qui permet de découvrir à quoi peut ressembler un texte pour une personne dyslexique : simulateur.

 

Témoignage de Max, dyslexique, qui a aujourd’hui 24 ans. Il nous a livré son parcours scolaire et son ressenti sur ces années qui n’ont pas été faciles pour lui. Il a fini par trouver sa voie et son épanouissement !

 

À l’école primaire, travailler était une torture, il n’arrivait pas à être efficace en raison de ses difficultés d’apprentissage. Il a été dans l’obligation de redoubler une classe et de changer d’école, par manque d’accompagnement. Dans cette nouvelle école, il a découvert un nouveau système d’accompagnement, les enseignants l’ont poussé à se rendre au « centre du langage » (Centre de référence des troubles d’apprentissage (CRTA) du CHU de Nantes) afin de poser un diagnostic sur ses difficultés d’apprentissages. Là, le verdict est tombé : il est dyslexique et dysorthographique.

Ils lui ont offert un accompagnement adapté, l’accès à un ordinateur portable pour les cours et l’accès aux tiers-temps pour les épreuves de ses futurs diplômes.

Sa dyslexie se présente ainsi : il fait des inversions de lettres, il lit à une vitesse très lente par peur de se tromper, a des difficultés de mémorisations etc… Pour y remédier, il a été suivi par une orthophoniste 1 fois par semaine, pendant quelques années. Ne voyant pas d’amélioration à ses apprentissages, cela l’a mené à bannir presque complètement la lecture de sa vie. Pour compenser ses difficultés scolaires, il se lance dans des activités manuelles et sportives.

Au collège, il fait face à un enseignement non adapté à ses besoins spécifiques. Son trouble de l’apprentissage lui paraissant insurmontable, la frustration se transformait en colère et rejet du système scolaire. Au final, il rejette toutes taches scolaires, ne fait plus ses devoirs et préfère s’adonner à des activités sportives ou manuelles. N’ayant pas obtenu son brevet des collèges, il réussit néanmoins à entrer en CAP Mécanique Automobile. Là, il découvre que, même en étant dyslexique, il peut y arriver ! Passionné par les matières professionnelles en lien avec la mécanique automobile, il se libère de la sphère classique de l’apprentissage scolaire, ses notes remontent. Il devient premier de sa classe et obtient son CAP, puis son bac pro avant d’accéder à son premier emploi, à la sortie du lycée.

Pour lui, ses troubles d’apprentissages sont une gêne pour certaines actions de la vie de tous les jours, comme les tâches administratives, mais il parvient à vivre avec !

 

 

Les outils et accompagnements possibles

 

Il n’y a pas de solution miracles pour la dyslexie, cependant des aménagements et aides existent afin de permettre aux personnes dyslexiques d’améliorer leurs apprentissages, la lecture de documents papier ou numériques…

 

Adaptations des documents de cours

 

Sur cette vidéo tuto réalisée par les étudiants de Sciences Po « Comment enseigner à des étudiants dyslexiques ? », vous verrez ce que voit un dyslexique et quels aménagements très simples peuvent être mis en place par les enseignants, notamment sur la clarté des documents :

  • interlignes de 1,5 ou double,
  • police Arial 12 ou 14,
  • augmenter l’espacement entre les caractères,
  • ne pas surcharger les paragraphes en allant par exemple à la ligne après chaque développement d’idées,
  • structurer le texte avec une nomenclature de plan détaillé et repérable,
  • isoler sur une page les éléments graphiques (tableau, graphique, carte etc…) et bien faire apparaître les indications de lecture telle que la légende,
  • numéroter les pages en indiquant le nombre total de pages pour faciliter le repérage dans le document,
  • passer en gras les titres et les éléments importants du texte

 

Outils et accompagnements

 

  • FACIL’iti : il s’agit d’une solution pour améliorer l’accessibilité numérique pour les personnes ayant un besoin de confort de navigation sur le web

 

 

  • L’accompagnement avec un orthophoniste

 

  • La mise en place d’un soutien scolaire avec Vend’études pour reprendre en individuel les notions vues en classe : les professeurs adaptent leur pédagogie et les supports aux besoins spécifiques de l’élève.

 

Pour aller plus loin, vous pouvez lire cette fiche pédagogique sur la dyslexie très intéressante rédigée par les étudiants de Sciences Po.

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